Médecines parallèles et sida

Paillard, Bernard
Kurzformat

Médecines parallèles et sida / Bernard Paillard, Anne Guérin - Paris , 1999
240 p.
  • Bern, UB Medizingeschichte, IMG BAG GR.1200.244

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520 |a D'autre part, l'enquêtrice s'étant présentée ouvertement comme effectuant un travail financé par l'Agence nationale de recherche sur le sida, elle s'est heurtée à des réticences, à des réserves qui ont pu inciter ses interlocuteurs à laisser dans l'ombre les aspects les moins avouables de leur philosophie médicale et des usages qu'ils en font.Comme les auteurs le soulignent dans leur introduction, l'univers des médecines parallèles ne présente pas de cohérence globale; les écoles sont variées, elles recourent à des mythologies qui parfois se recouvrent - en particulier, le naturel, le sain opposés à l'artificiel, au toxique -, souvent s'opposent aussi, les guerres n'étant pas rares entre adeptes des innombrables courants.- 
520 |a Du côté du noyau dur, le lien de causalité entre le VIH et le sida est nié - il l'est certes avec moins de virulence depuis l'apparition des multithérapies - pour ouvrir la porte à des conceptions tantôt magiques, tantôt moralisatrices, le cumul des unes et des autres n'étant pas exclu! Les "erreurs alimentaires" constituent fréquemment la base d'un véritable péché originel, les modes de vie "malsains" sont mis en cause (pour expliquer la forte prévalence de l'infection chez les gays, la doctoresse Kousmine n'a-t-elle pas évoqué le fait qu'ils mangeaient tous au restaurant!). Certains naturopathes évoquent l'AZT comme cause du sida, d'autres la "société moderne". Il arrive que la maladie soit réduite à un mal être intérieur et c'est par un "grand nettoyage mental" que les personnes touchées s'en sortiront.- 
520 |a Elles sont alors affublées du titre d'autoguérisseur et c'est par l'Amour qu'elles retrouveront bonheur, félicité et abondance! Comme le relève Bernard Paillard, "à l'heure du désenchantement du Monde où il convient d'en affronter la complexité sans espoir d'un mythique salut, les alternatifs radicaux enfantent des visions bien simplistes et naïves, hors des réalités. Finalement infantiles. Au moment où une maladie gravissime surgit, où la mort menace la jeunesse et frappe à la porte de continents entiers, les plus pauvres de la planète, ces théoriciens s'en remettent à une mystique ingénue." Sur le terrain exploré par Anne Gaillard, les compromis semblent l'emporter; c'est une version très édulcorée des visions ésotériques dures qui semble l'emporter. Ainsi, sur les dix interlocuteurs porteurs d'un sida déclaré, huit prenaient des multithérapies.- 
520 |a Et si mon partenaire n'a pas envie de l'attraper, il ne l'attrapera pas." Autre effet pervers de ce volontarisme sans limite: si l'on est responsable de sa guérison, on l'est aussi implicitement de sa non-guérison. Côté naturopathes, le profil est prudemment bas, accommodant avec la médecine allopathique. Le rapport avec les multithérapies est franchement positif de la part des médecins alternatifs, plus réservé de la part des praticiens non-médecins. Les gourous, les extrémistes illuminés semblent être passés à la trappe. Beaucoup accompagnent plus qu'ils ne soignent. L'aspect relationnel semble constituer un atout important des médecines parallèles; le patient se sent valorisé, responsabilisé, mieux considéré que par son médecin allopathe.- 
520 |a Mais Anne Guérin met en garde: "L'image que veulent donner praticiens et patients parallèles laisse dans l'ombre ce qui, dans certains cas, pourrait s'apparenter à une tyrannie affective exercée (probablement à leur insu) par ces praticiens si aimables et si aimants. Car si dans ce type de relation patient - praticien, la part affective est déterminante, au point de reléguer loin derrière la pathologie (surtout lorsque le praticien n'est pas médecin), il faudrait abord souligner la dépendance possible du patient." Roger Charbonney (février 2000) 
520 |a Mais la toute puissance du psyché, les mythologies de la purification, du sain, du naturel (le VIH est naturel, est-il pour autant excellent pour la santé? demande Anne Guérin), de la nécessité de prendre ses distances vis-à-vis d'une "vie corrompue" demeurent prégnantes. Certains vont jusqu'à dire "merci sida". Pour un des naturopathes interrogés "ne plus penser au sida, n'être plus différent des autres parce qu'on a un sida, c'est ça guérir". La mort aussi est évacuée dans les milieux parallèles. Ce parti pris de distanciation, de pouvoir illimité de la volonté, n'est pas sans conséquences en termes de prévention:"Même prostituée comme je l'étais jadis, je n'ai contaminé personne explique Nadine, même sans préservatif parce que je n'ai jamais eu envie de me venger. Le virus, si dans ma tête je ne veux pas le passer, mon corps ne le passera pas non plus.- 
520 |a Rédigée par Bernard Paillard, la première partie de cette recherche est une revue analytique de la littérature disponible en français. Elle concerne le noyau dur du sujet, c'est-à-dire les pratiques radicales qui se revendiquent elles-mêmes comme autant d'alternatives inconciliables avec la médecine allopathique. La seconde partie se présente comme une étude de terrain; elle a été réalisée par Anne Guérin à partir d'entretiens avec 19 patients et 14 praticiens. C'est ici une médecine plus modeste qui émerge, très adoucie dans ses discours et se présentant volontiers comme complémentaire aux pratiques scientifiques. Pourquoi cette divergence entre littérature et terrain? Les auteurs émettent l'hypothèse qu'un biais aurait pu être introduit du fait de la difficulté à identifier et à entrer en relation avec les réseaux parallèles.- 
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Basisinformationen

Signatur:
  • Bern, UB Medizingeschichte, IMG BAG GR.1200.244
Ressourcentyp:
Alte Drucke und Rara
Titel:
Médecines parallèles et sida / Bernard Paillard, Anne Guérin
Erscheinungsangaben:
Paris, Centre d'études transdisciplinaires (CETSAH), 1999
Physische Beschreibung:
  • 240 p.

Sucheinstiege

Person:
Ort:

Inhalt und innere Ordnung

Inhalt:
  • D'autre part, l'enquêtrice s'étant présentée ouvertement comme effectuant un travail financé par l'Agence nationale de recherche sur le sida, elle s'est heurtée à des réticences, à des réserves qui ont pu inciter ses interlocuteurs à laisser dans l'ombre les aspects les moins avouables de leur philosophie médicale et des usages qu'ils en font.Comme les auteurs le soulignent dans leur introduction, l'univers des médecines parallèles ne présente pas de cohérence globale; les écoles sont variées, elles recourent à des mythologies qui parfois se recouvrent - en particulier, le naturel, le sain opposés à l'artificiel, au toxique -, souvent s'opposent aussi, les guerres n'étant pas rares entre adeptes des innombrables courants.-
  • Du côté du noyau dur, le lien de causalité entre le VIH et le sida est nié - il l'est certes avec moins de virulence depuis l'apparition des multithérapies - pour ouvrir la porte à des conceptions tantôt magiques, tantôt moralisatrices, le cumul des unes et des autres n'étant pas exclu! Les "erreurs alimentaires" constituent fréquemment la base d'un véritable péché originel, les modes de vie "malsains" sont mis en cause (pour expliquer la forte prévalence de l'infection chez les gays, la doctoresse Kousmine n'a-t-elle pas évoqué le fait qu'ils mangeaient tous au restaurant!). Certains naturopathes évoquent l'AZT comme cause du sida, d'autres la "société moderne". Il arrive que la maladie soit réduite à un mal être intérieur et c'est par un "grand nettoyage mental" que les personnes touchées s'en sortiront.-
  • Elles sont alors affublées du titre d'autoguérisseur et c'est par l'Amour qu'elles retrouveront bonheur, félicité et abondance! Comme le relève Bernard Paillard, "à l'heure du désenchantement du Monde où il convient d'en affronter la complexité sans espoir d'un mythique salut, les alternatifs radicaux enfantent des visions bien simplistes et naïves, hors des réalités. Finalement infantiles. Au moment où une maladie gravissime surgit, où la mort menace la jeunesse et frappe à la porte de continents entiers, les plus pauvres de la planète, ces théoriciens s'en remettent à une mystique ingénue." Sur le terrain exploré par Anne Gaillard, les compromis semblent l'emporter; c'est une version très édulcorée des visions ésotériques dures qui semble l'emporter. Ainsi, sur les dix interlocuteurs porteurs d'un sida déclaré, huit prenaient des multithérapies.-
  • Et si mon partenaire n'a pas envie de l'attraper, il ne l'attrapera pas." Autre effet pervers de ce volontarisme sans limite: si l'on est responsable de sa guérison, on l'est aussi implicitement de sa non-guérison. Côté naturopathes, le profil est prudemment bas, accommodant avec la médecine allopathique. Le rapport avec les multithérapies est franchement positif de la part des médecins alternatifs, plus réservé de la part des praticiens non-médecins. Les gourous, les extrémistes illuminés semblent être passés à la trappe. Beaucoup accompagnent plus qu'ils ne soignent. L'aspect relationnel semble constituer un atout important des médecines parallèles; le patient se sent valorisé, responsabilisé, mieux considéré que par son médecin allopathe.-
  • Mais Anne Guérin met en garde: "L'image que veulent donner praticiens et patients parallèles laisse dans l'ombre ce qui, dans certains cas, pourrait s'apparenter à une tyrannie affective exercée (probablement à leur insu) par ces praticiens si aimables et si aimants. Car si dans ce type de relation patient - praticien, la part affective est déterminante, au point de reléguer loin derrière la pathologie (surtout lorsque le praticien n'est pas médecin), il faudrait abord souligner la dépendance possible du patient." Roger Charbonney (février 2000)
  • Mais la toute puissance du psyché, les mythologies de la purification, du sain, du naturel (le VIH est naturel, est-il pour autant excellent pour la santé? demande Anne Guérin), de la nécessité de prendre ses distances vis-à-vis d'une "vie corrompue" demeurent prégnantes. Certains vont jusqu'à dire "merci sida". Pour un des naturopathes interrogés "ne plus penser au sida, n'être plus différent des autres parce qu'on a un sida, c'est ça guérir". La mort aussi est évacuée dans les milieux parallèles. Ce parti pris de distanciation, de pouvoir illimité de la volonté, n'est pas sans conséquences en termes de prévention:"Même prostituée comme je l'étais jadis, je n'ai contaminé personne explique Nadine, même sans préservatif parce que je n'ai jamais eu envie de me venger. Le virus, si dans ma tête je ne veux pas le passer, mon corps ne le passera pas non plus.-
  • Rédigée par Bernard Paillard, la première partie de cette recherche est une revue analytique de la littérature disponible en français. Elle concerne le noyau dur du sujet, c'est-à-dire les pratiques radicales qui se revendiquent elles-mêmes comme autant d'alternatives inconciliables avec la médecine allopathique. La seconde partie se présente comme une étude de terrain; elle a été réalisée par Anne Guérin à partir d'entretiens avec 19 patients et 14 praticiens. C'est ici une médecine plus modeste qui émerge, très adoucie dans ses discours et se présentant volontiers comme complémentaire aux pratiques scientifiques. Pourquoi cette divergence entre littérature et terrain? Les auteurs émettent l'hypothèse qu'un biais aurait pu être introduit du fait de la difficulté à identifier et à entrer en relation avec les réseaux parallèles.-

Anmerkungen

Sprache, Schrift:
Französisch

Identifikatoren

Systemnummer:
991025437879705501
Andere Systemnummer:
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  • 065179978
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Quelle: